Culture’Com : rencontre avec l’écrivain Marin Ledun

Oct 10, 2019 | Retour sur, Soirée Culture'Com

C’est au cœur de l’appartement natal de Stendhal (le siège du « Printemps du livre »), que les membres de Com’2Grenoble ont eu le privilège de rencontrer Marin Ledun, l’auteur d’une quinzaine de romans noirs, de nouvelles et d’essais.
Invité de « L’Échappée Noire » (édition 2019) organisée par Anagramme, le romancier a tout d’abord prêté une oreille attentive aux comédiennes de l’association, lisant à haute voix, des passages de ses œuvres. Puis il nous a livré quelques secrets d’écrivain et répondu avec humour et simplicité à nos questions.

De la page blanche au roman noir

Qu’il s’inspire de pratiques en entreprise (Les visages écrasés) ou de la lutte anti-terroriste en Pays Basque (Au fer rouge), Marin Ledun aime avant tout : «  faire écho avec le réel, écrire un Polar, tout en (s)’impliquant ».
Après avoir évoqué ses études* à l’ICM de Grenoble, puis son parcours de chercheur à France Télécom, devenu essayiste reconnu, Marin Ledun a expliqué son processus créatif.
Initié par une recherche minutieuse d’informations, il se poursuit par une phase « d’incubation », puis donne naissance à un plan rigoureux, séquençant chaque scène du roman en devenir.
Des personnages mûrement réfléchis, tant physiquement que psychologiquement, complètent ce travail préparatoire.
L’auteur est alors prêt à écrire son œuvre « par petit bout », en une ou plusieurs années, suivant le sujet du livre.
Une collaboration étroite avec son éditeur lui permet, par la suite, de bonifier la première version de ce manuscrit.

Quelques nuances de rose au cœur de l’ébène

S’il se saisit en priorité de sujets en prise avec le réel, Marin Ledun aspire également à distiller un peu de fantaisie, sinon de douceur dans ses écrits.
Dans ses deux derniers romans, l’auteur a ainsi donné naissance aux Mabille-Pons, une famille aussi « déjantée » que bigarrée. Une façon pour lui de se divertir et de plus avoir à répondre à la sempiternelle question « Pourquoi écrivez-vous des romans noirs ? »,
Avec « Salut à toi, ô mon frère » et « La vie en rose », Marin Ledun entend « écrire sérieusement, sans se prendre au sérieux » tout en faisant «  une déclaration d’amour au roman noir ».
Un hommage que l’auteur souhaite d’ailleurs étendre à tous les libraires valorisant ce genre littéraire singulier.
Un échange informel avec l’auteur, autour d’un buffet, et une séance de dédicaces ont clôturé cet original Culture’Com. Nombre de communicant(e)s présent(e)s sont d’ailleurs reparti(e)s avec le plaisir de belles heures de lecture (noire et rose) en perspective.

 

 

 

 

*Marin Ledun a soutenu, en 2003 à l’université Grenoble III, une thèse portant sur « L’introduction des techniques d’information et de communication dans la sphère politique ».

Hélène Champetier-Gusella, HCG Communication

Photos : Sylvie Genin-Lomier