Il est 20h30 à Grenoble. Pendant que la ville s’endort, l’équipe de Com2Grenoble se retrouve le temps d’une soirée pour une visite nocturne au siège du Dauphiné Libéré à Veurey Voroize. Une année particulièrement marquante pour le quotidien qui fête ses 80 ans d’existence !
Après un accueil convivial autour d’un buffet, Nathalie LONCHAMBON, responsable de la communication accompagnée de Justine BERNARD, responsable pôle marketing, partenariats et promotion et de Claire DURAND, chef de publicité Ebra medias, nous plongent dans les coulisses de la fabrication d’un numéro. Après quelques échanges informels et lecture du « Desk central » pour découvrir les pics d’audience des articles en ligne (entre 7h et 9h du matin mais aussi en soirée, lors des décrochages publicitaires des programmes TV), nous voilà lancés dans trois heures de visite palpitante : de la conception, l’impression à l’expédition d’un numéro du Dauphiné Libéré !
Quelques marches plus tard, nos hôtes nous dévoilent les temps forts qui ont fait l’histoire du Dauphiné et quelques chiffres clés.
Saviez-vous que ce quotidien est le 4ème journal en France, avec plus de 1.6 million d’abonnés et une communauté de plus d’un million de followers sur les réseaux sociaux ? Et Ebra, le 1er groupe de presse régional des portes des Alpes au Vaucluse ?
Une particularité intéressante, le print reste le canal le plus important, avec 70% de lecteurs.
Retour sur quelques dates marquantes :
Né en 1945 sous l’impulsion de 7 résistants, membres du mouvement Libération Nationale, le journal n’a cessé de se réinventer : nouvelle formule et arrivée de nouvelles rotatives en 2005 puis dernièrement en 2023, présentation au format tabloïd, plus pratique mais surtout plus économique en matière première. Le Dauphiné Libéré a bien négocié le virage numérique : chaque actualité est traitée en « digital first ». Saviez‑vous d’ailleurs que ses réseaux sociaux sont entièrement gérés par les journalistes, et non par les communicants ?!
21 h – Direction le cœur du journal ou plutôt des journaux car pas moins de 18 éditions quotidiennes sont éditées chaque jour pour neuf départements, du Grand Est jusqu’au Vaucluse.
A la rédaction centrale, nous assistons à la vérification et l’organisation des articles avant leur publication. Face à nous, quatre écrans présentent les chemins de fer des différentes éditions. Un moment suspendu, où les explications sont parfois entrecoupées d’appels, de corrections de dernière minute… Une attention particulière est portée à la relecture des titres, chapeaux et légendes photos. Même si les effectifs sont réduits à cette heure-ci, la tension n’en est pas moindre.
La visite se poursuit à la cathédrale de papier où le stock avoisine les 250 tonnes, en provenance de France et d’Europe. Il n’en faut pas moins, puisque 14 tonnes de papier sont consommées chaque soir. Une bobine de papier représente 20 à 25 km, soit environ 40 000 journaux.
Les dérouleurs installent les bobines pendant que nous nous dirigeons vers le hall des plaques, où sont imprimées les différentes pages du quotidien, couleur par couleur. Près de 1 500 plaques sont créées chaque nuit.
Il est 22h30 quand les rotatives commencent à s’activer pour monter jusqu’à 40km/h. Peu à peu le silence fait place à un certain brouhaha et nous assistons au lancement de l’impression. Une odeur d’encre, la précision des gestes des opérateurs, une ambiance toute particulière règne dans ce lieu.
80 000 exemplaires par heure sont crachés des machines sur 3 étages. Au total, près de 160 000 exemplaires sont édités chaque soir, avec une pointe à plus de 200 000 le dimanche, liée aux hors-séries et numéros spéciaux.
A partir de ce moment, les numéros sont répartis en deux canaux de diffusion : les ventes au numéro et abonnés portés, et les abonnés postés.
La visite s’achève sur le quai d’expédition, où chaque nuit, un ballet de 30 camions part pour approvisionner les 158 véhicules qui parcourent 20 000 km sur la zone de couverture du journal.
À 23h30, le Dauphiné est déjà sur la route, pendant que Grenoble dort.
Un grand merci aux équipes du Dauphiné Libéré pour cette parenthèse hors du temps, riche en chiffres et en souvenirs !
Cette visite nocturne nous a montré un autre visage de la presse : une équipe d’hommes et de femmes réduite en cette fin de journée, silencieuse mais pas moins active, passionnée par son métier, où chaque nuit recommence le miracle de l’impression pour satisfaire le besoin de ses lecteurs.
Texte : Delphine Soulière
© photos : Audrey Vargas et Anne Chazalet








